Les projets reposant sur l’Intelligence artificielle connaissent une montée en puissance fulgurante et les entreprises spécialisées dans le domaine se multiplient en Afrique. Le monde de la recherche en Afrique se mobilise pour donner du répondant à cette problématique qui révolutionne le monde. Le continent africain dispose de nombreux atouts pour devenir pionnier dans ce domaine pour booster sa compétitivité.
Depuis l’arrivée fracassante, fin 2022, d’outils accessibles à tous permettant de générer textes, images, sons et vidéos en utilisant l’IA, il n’est pas un média qui n’ait évoqué un changement. Principalement issu du monde occidental, ce bouleversement affecte inégalement le reste de la planète et invite à la discussion sur l’appropriation et l’utilisation de ces technologies.
En Afrique du Sud, l’Institut africain des sciences mathématiques a lancé une maîtrise en Intelligence artificielle, parrainée par Facebook et Google. À Lagos, le centre Data Science Nigeria se donne pour objectif de former un million de Nigérian(e)s en science des données d’ici 2027 pour faire du pays un partenaire idéal à l’échelle internationale. Ce foisonnement interpelle le monde de la recherche africain : la Sud-Africaine Rachel Adams a fondé, en 2022, l’Observatoire africain de l’intelligence artificielle responsable (OAIAR) pour travailler sur les questions éthiques que pose l’IA.
A l’université du Ghana, le gratin de la recherche africaine en intelligence artificielle se réunit autour d’un leitmotiv : « Yɛbɛtumi », qui signifie « nous pouvons », en akan, une langue parlée par plus de 8 millions de personnes au Ghana et en Côte d’Ivoire. Cet événement consacré à l’apprentissage profond est organisé par Indaba (« rassemblement », en zoulou), une communauté de 400 chercheurs bien déterminée, elle aussi, à compter dans la course aux progrès de l’IA.
L’IA avance plus vite là où on a beaucoup de données numérisées. Or les pays africains sont différents les uns des autres sur ce point, certains sont plus numérisés, comme le Nigeria ou le Kenya, où on observe plus de confiance dans l’IA. Au Kenya, où la monnaie mobile est la norme, on aura des possibilités d’utilisation d’IA plus vastes qu’en France sur certains points. Dans d’autres domaines, comme celui des médias, la révolution de l’IA peut se faire plus lentement en Afrique, où de nombreux journaux et stations de radio en langue locale ne sont pas accessibles sur internet. Donc je dirais que les secteurs de la vie en Afrique qui sont le plus numérisés devraient être bouleversés plus rapidement que les autres. Cela entraîne un risque de hausse des inégalités entre pays, zones et secteurs qui sont connectés à internet, et ceux qui le sont moins.
La Rédaction (avec Emile et HEM)