L’Afrique veut rompre les mauvaises habitudes en restant à la marge de l’évolution du monde. Le continent veut décidément diriger les débats autour des usages de l’intelligence artificielle. Au-delà des discours, il est urgent d’assurer une connectivité de bonne qualité à tous les pays afin d’embarquer dans ce train de la révolution numérique. Quels sont les principaux défis à relever ?
L’intelligence artificielle a fait les choux gras de la presse, pour de bonnes raisons. On ne sait pas encore comment elle affectera les emplois existants et quelles seront les préoccupations en matière de sécurité, mais il est aussi déjà possible de voir que c’est l’Afrique qui a le plus à gagner. » Cette déclaration du président Paul Kagamé, à l’occasion de l’ouverture de Transform Africa Summit, qui se tenait du 26 au 28 avril 2023 à Victoria Falls, au Zimbabwe, résume l’idée générale qui se fait sur le continent au sujet de l’IA, de la technologie plus largement.
Il y a bien une révolution numérique qui s’opère sur le continent, c’est un fait. Accélérée par la pandémie Covid-19, elle a également révélé pendant la crise sanitaire son impact, tant sur le plan économique que sur la vie des populations africaines, notamment les plus isolées. Mais force est de constater que des défis majeurs, demeurent afin d’assurer une connectivité de bonne qualité à tous. En outre, il faut d’adopter les réglementations adaptées sur les plans nationaux et de les harmoniser sur le plan régional et continental, cela afin de mettre en place un écosystème favorable à l’essor des Tics en Afrique, et d’en augmenter l’impact sur les économies et les populations. Avec le même fil conducteur : il est souhaitable d’accélérer la transformation digitale du continent à travers le triptyque « Connecter, innover, transformer ».
L’épineux problème des infrastructures
Les infrastructures, c’est effectivement la base de tout développement numérique. Mais vous pouvez reproduire les efforts et les succès déployés dans d’autres pays. Nous n’avons pas besoin d’inventer la roue dans tous les pays. Car nous savons aujourd’hui qu’il y a un énorme potentiel et que lorsque nous le faisons collectivement, il y a des opportunités pour nous tous, pour tous nos citoyens, parce que nous savons que nous sommes confrontés, en tant qu’Africains, aux mêmes défis, notamment un taux de chômage des jeunes important. Si nous ne nous y attaquons pas, l’Afrique ratera le train. »
Ce qui demande également l’implication du secteur privé. À commencer par les fournisseurs d’Internet. Parmi lesquels Dandemutande, un des huit fournisseurs d’accès à l’Internet présents au Zimbabwe. « Nous sommes, en termes de parts de marché, le troisième fournisseur d’accès à l’Internet (38 %), indique son CEO, Never Ncube, par ailleurs président de l’Association des fournisseurs d’accès à l’Internet du Zimbabwe, une organisation qui travaille en étroite collaboration avec notre régulateur et qui cherche à voir comment nous pouvons changer la dynamique du marché en ce qui concerne la connectivité et la technologie », souligne-t-il.
La Rédaction (avec Le point et HEM)